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Philippe Rocard

Président Directeur Général AXA Assurance Maroc

Comment évaluez-vous le secteur de l’assurance au Maroc ?

Le Maroc est le 2ème marché de l’assurance en Afrique avec un taux de pénétration (chiffre d’affaires/PIB) de l’ordre de 5% du produit intérieur brut, en intégrant les institutions de retraite et de prévoyance. Cette pénétration témoigne de la vitalité de l’assurance au Maroc car elle est très supérieure à celle observée dans la quasi-totalité des pays comparables. Des nouvelles garanties sont ainsi régulièrement proposées comme l’assurance des cyber risks. Elles démontrent le dynamisme de notre industrie.

Autre caractéristique : l’Assurance-Vie Épargne représente une part de plus en plus importante du marché avec 44% des primes et la BMCI y joue d’ailleurs les premiers rôles grâce à la qualité de son réseau et à la grande compétence de la Gestion Privée.

Plusieurs nouveaux segments (Takaful, assurance agricole) ont récemment vu le jour. Quelle est l’approche du Groupe?

Grâce à notre présence mondiale, comme la BNP d’ailleurs, nous pouvons détecter les attentes des consommateurs et anticiper la fabrication de produits adaptés. Nous avons ainsi des équipes de veille de ce qui survient parmi les startups locales, basées à San Francisco, Shanghai,
Singapour et Paris. Il y a 3 ans, nous avons par exemple lancé l’assurance paramétrique qui permet d’assurer des récoltes agricoles en utilisant seulement des photos satellites. En moins de 3 ans, cette invention nous a permis de collecter plus de 750 millions de dirhams à travers le monde. Autre exemple, le Takaful qui est le miroir de ce que réalise BMCI avec Najhma sur la Finance Participative. Grâce à notre expérience en Arabie Saoudite, en Malaisie ou en Indonésie, nous serons prêts à accompagner Najhma pour les couvertures Takaful dès l’adoption des textes réglementaires en cours de finalisation au Maroc.

Quelles sont vos ambitions en termes de développement, au Maroc et sur le continent africain ?

Nous avons au Maroc une présence historique car nous sommes assureurs depuis 1890 et nous avons des implantations centenaires en Afrique Subsaharienne. Cette fidélité à l’Afrique nous permet de construire sur le long terme. Dans les dernières années, nous sommes ainsi devenus des acteurs importants en Égypte et au Nigeria grâce à des acquisitions. Nous avons aussi lancé une compagnie de réassurance dédiée aux risques spéciaux de l’Afrique. Ce continent a un énorme potentiel et nous y investissons, comme la BMCI et BNP qui font un effort important en investissant massivement dans une nouvelle informatique dédiée, pour l’essentiel, à l’Afrique.

Quels sont les défis auxquels votre activité fait face ?

L’assurance mondiale fait face à l’apparition de nouveaux risques comme les cyber attaques ou les impacts du changement climatique. Et de nouvelles garanties sont donc inventées par les assureurs pour protéger leurs clients.

Un défi tout aussi important est celui de la qualité de service. Dans beaucoup de pays y compris le Maroc, le contact physique avec un conseiller est le moyen le plus apprécié par le client, d’où les Agences Bancaires ou les Agents Généraux. Mais dans le même temps, de plus en plus de clients souhaitent pouvoir intervenir pour certains services directement à travers leur mobile. C’est pourquoi nous avons lancé l’application mobile MyAXA qui permet, par exemple, au client de suivre son Épargne à tout instant ou d’être informé sur l’état d’avancement de son rachat en Épargne. Ces services sont d’ailleurs disponibles pour les clients BMCI ayant des contrats d’assurance Épargne AXA.

Comment continuez-vous à innover et quelle est la place de la digitalisation dans votre activité?

L’innovation concerne trois types de sujets :

  • La qualité de service avec les clients : nous venons ainsi de lancer 2 innovations majeures sur le marché pour les sinistres. Dans les villes du Maroc, lors d’un accident automobile, notre expert auto se déplace sur le lieu de l’accident pour expertiser immédiatement les dommages. Des jours, voire des semaines, sont ainsi économisés pour le client. Et seconde innovation, si le client souhaite être payé en liquide, il peut aller dans n’importe quelle station Cash Plus retirer les espèces quelques minutes après. Un règlement de sinistre auto peut ainsi avoir lieu en une heure. La digitalisation joue ici aussi un rôle de plus en plus important. Nous travaillons sur les applications sur mobile comme MyAXA déjà disponible et sur d’ambitieux projets intégrant par exemple l’aide au client en cas de sinistre auto.
  • La fluidification des processus internes. Notre objectif est le zéro papier entre nos intermédiaires et nous. Ce projet est déjà effectif sur plusieurs processus, comme la souscription en Entreprise ou la gestion des accidents de travail, et il s’appuie sur la digitalisation.
  • Les produits eux-mêmes. L’assurance par indice et satellite n’existait pas il y a quelques années et maintenant elle est disponible à n’importe quel endroit du Maroc.

Qu’attendez-vous de votre partenaire bancaire et comment BMCI vous accompagne dans votre développement ?

Ce partenariat est historique et je tiens à remercier au sein de la BMCI tous ceux qui, chaque jour, le font vivre, en particulier la Gestion Privée, le cabinet BMCI Assurance, la Direction Marketing, l’équipe Corporate…
Nous avons de nombreuses actions communes de développement en épargne, couverture décès, assurance des cartes, assurance habitation, …

En ce moment, nous travaillons sur des nouveautés comme la couverture décès des facilités de caisse des chefs d’entreprise ou la couverture Décès-Invalidité des achats immobiliers faits par les clients de la Finance Participative Najmah.

En même temps, nous sommes un des premiers clients de BMCI avec près de 12 milliards d’actifs déposés à la BMCI, 3 milliards de fonds dédiés soit plus de 25% des actifs de BMCI Asset Management, 67% de nos flux bancaires…

Comme tout client, nous avons des attentes sur la performance des fonds pour pouvoir servir à nos clients d’assurance Épargne des rémunérations satisfaisantes et sur la qualité du service notamment le traitement des flux, par exemple, avec Connexis.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite?

L’accélération du partenariat appuyée notamment sur la réussite du plan BMCI 2020, la reprise du développement du crédit Habitat…

En pratique notre succès passe par le succès de la BMCI et notamment des projets lancés avec détermination par Laurent Dupuch et Rachid Marrakchi, à qui je souhaite la pleine réussite.

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